top of page
Fanny Mathieu

Yonifest 2017

Il y a un petit bout que je n'ai pas écris sur mon site. Le temps en est pour quelque chose. Mon travail de conseillère en boutique, un accouchement, plusieurs rencontres prénatales et postnatales. Tout va très vite dans ma vie au point où parfois je ne sais plus trouver mon centre. C'est étourdissant! Et j'en viens à mettre de côté certaines choses importantes tel que mon site. Là est la difficulté lorsqu'on débute un projet : trouver son équilibre et sa discipline. J'y travaille. Et pour revenir à ma source, il me fallait mes vacances. Décrocher du travail, juste respirer et manger. Marcher aussi, écrire et lire. J'ai même réussi à m'écouter et refuser un accompagnement dont l'accouchement tombait durant mes vacances et le festival auquel j'assistais. C'est un gros pas en avant étant donné que je déteste dire non. Une incapacité émotionnelle à refuser un service à une personne même quand mon corps et mon mental demande un congé d'urgence. J'y travaille aussi et je crois que nous y travaillons tous un peu, surtout dans le domaine de la relation d'aide. Ne vous inquiétez pas, j'ai aussi pensé à cette femme et je lui ai transmis les coordonnées de d'autres accompagnantes disponibles.


Bref. Mes vacances m'ont fait beaucoup de bien. Et elles se sont surtout terminées en beauté. Je vous ai plusieurs fois mentionné le festival Yonifest. Avec raison car j'ai manqué la première édition qui se tenait en 2014. J'étais en voyage au Nicaragua et je n'avais pas la possibilité de venir. J'ai également connu ce festival à la dernière minute, donc je n'avais pas pu le planifier dans mon calendrier. Cela faisait donc trois ans que j'attendais cette deuxième édition. Je trépignais d'impatience depuis le mois de mai, depuis que j'avais acheté mon billet. Un festival qui parle de naissance et de féminité où se rassemble pleins de femmes, dont plusieurs de mon domaine? Avec un bal de sorcières en plus?! Mon cœur ne faisait qu'un tour. Certaines personnes trippent à l'idée d'aller voir leur artiste préféré en concert. Moi je trippe rassemblement de femmes. Il y avait aussi des hommes et des enfants aussi, mais disons qu'on était une majorité de déesses.


Le mot d'ordre du Yonifest 2017?

« La naissance : la penser, la questionner, la célébrer. »


Pour les personnes qui ne savent pas ce qu'est le Yonifest, c'est un festival se donnant au cœur de l'Estrie (Ayer's cliff) dont les enjeux tournent principalement autour de la naissance et de la maternité. Mais il y a aussi plusieurs ateliers sur le développement personnel ou le cycle féminin. Vous l'aurez compris, cette rencontre d'un weekend comprend plusieurs ateliers et c'est le principe de base. À côté de ça, vous avez également des tentes de soins pour vous permettre de vous reposer entre les mains d'une autre personne. En dehors des ateliers, on discute, on fait des rencontres, on mange et on s'amuse. On se baigne aussi, car le lieu est situé juste à côté d'une magnifique rivière. D'ailleurs, c'est dehors que ça se passe et la plupart des festivaliers dorment sur le terrain avec leur tente ou leur camping-car. Ça été mon cas moi-même.


Comment j'ai trouvé les ateliers?


Merveilleusement intéressants. Que ce soit sur l'équilibre hormonal en postnatal, les techniques de rebozo, l'importance des vibrations dans nos vies et surtout celle de la voix maternelle pour le foetus, la relation d'aide durant l'accouchement, le placenta et j'en passe! Chacun m'a apporté une autre vision des choses, mais surtout de nouvelles connaissances dont certaines m'étaient inconnues. Il n'y en a pas un que j'ai préféré nécessairement. J'ai adoré chacune des intervenantes (et intervenant) et mis un visage à quelques noms que je connaissais déjà. Je suis surtout fascinée par leur bagage d'expériences et de confiance. Elles sont pour moi des inspirations et me donnent envie de continuer dans cette voie. D'ailleurs, j'en ressors avec plusieurs idées pour des rencontres prénatales et postnatales futures!


Le plus : J'ai eu un magnifique coup de cœur pour avoir pu faire des empreintes avec le placenta! J'aurais aimé le prendre sans gants, mais je me suis gardée une petite gêne.


Le moins : Les ateliers du matin, à 6h30. Déjà, je ne suis pas une lève tôt dans la vie quotidienne. Du yoga en se levant? Mauvaise idée dans mon cas. L'atelier m'a juste confirmé à quel point je déteste cette activité, peu importe à quel point j'essaie (c'est ma troisième ou quatrième tentative). L'intervenante était géniale, mais moi et yoga on ne s'entend pas très bien. Plutôt que relaxer, je sacre mentalement. Mon feu bouillonne de l'intérieur. Je crois que je préfère la danse pour me détendre et entrer en transe. La méditation active du matin n'a pas non plus été un succès pour moi. Je vous épargne mes pensées. Les soufis et moi, c'est donc aussi terminé. D'autant plus que mes lunes ont commencé durant la méditation, soudainement et avec intensité. Un grand bonheur quand tu ne portes pas de sous-vêtements sous ton jogging. Encore une fois, je vous épargne les détails sanglants.


Comment ais-je vécu le festival?


J'ai adoré! Mais c'était difficile au début. J'ai tendance à m'effacer dans un grand groupe comme celui-ci. Je peine à trouver ma place et c'est suffisant pour m'amener à me détester et à me dire que je n'ai pas d'affaires ici. Je connaissais de vue certaines personnes, mais elles ne restaient encore que des connaissances. Je suis une grande timide avec une peur de déranger les autres et de faire les premiers pas. La première journée, je me sentais un peu mal. J'étais généralement dans mon coin en dehors des ateliers. J'étais triste de ne pas pouvoir me mêler aussi facilement que les autres. J'étais aussi dans mes SPM, donc je suis encore plus hypersensible que je ne le suis déjà. Mais ma confiance a remonté tout au long du festival et déjà je me sentais mieux à la dernière journée. Ce sentiment du début ne m'a aucunement empêché d'apprécier les ateliers, la beauté des lieux et des gens. D'être inspirée par toutes ces femmes discutant entre elles. Quand ma confiance a remonté un peu, j'ai réussis à m'inclure un peu

plus et me lier d'amitié avec certaines et de revoir d'autres que j'avais connu durant des formations. Il faut savoir se donner du temps et accepter de ne pas être la personne la plus extravertie du monde.


Une chose est certaine : je vais sans doute entreprendre des études pour devenir sage-femme un jour. Plusieurs femmes, dont des apprenties qui commencent cet automne, m'ont donné cette puissante envie. Je mets ce projet de côté, pour plus tard. Je préfère pour le moment me consacrer à l'accompagnement à la naissance.


Mon plus beau feeling? Le bal des sorcières qui a été organisé le samedi soir. Je n'ai pas de mots pour décrire tout l'amour et le bonheur qui m'a habité. Malgré la pluie et la boue partout, c'était juste puissant. De danser une bonne partie de la soirée, sous l'éclat de la lune et de parader tout le monde ensemble dans la nuit. Déguisées ou pas, nous avions toutes notre manière de faire vibrer notre sorcière. Nous étions juste des déesses entrain de célébrer une grande rencontre. À mes yeux, la danse est quelque chose de magnifique et de troublant, un moyen transcendant de laisser exprimer ce qu'on est sans se soucier des regards. Une harmonie charnelle entre son moi extérieur et intérieur.


Ce bal fut aussi une célébration dédiée à une grande âme. Une de nos sœurs avait rendu l'âme ce matin même. Entourée des gens qu'elle aimait, se donnant totalement à sa passion jusqu'au bout. Je ne l'ai pas connu. Que de nom en fait. J'ai un de ses livres (Au cœur de la naissance) chez-moi que je prête à toutes mes clientes. Mais lorsque les organisatrices nous ont annoncé son décès, j'étais très émue. Tout le monde l'était. Le ciel aussi, faisant pleuvoir sa tristesse toute la journée au point d'inonder certains ateliers. Nous avons pris un moment pour lui dédier nos pensées. J'ai beaucoup d'amour pour elle et les personnes qui ont partagé sa vie. Un deuil n'est jamais facile. Cette femme, Stéphanie St-Amant, aura apporté beaucoup à la communauté.


Le festival a donc été émouvant et bouleversant. Inspirant surtout.

Je suis ravie et privilégiée d'avoir pu y participer.

Et j'espère y être à la prochaine édition.

Je félicite particulièrement les organisatrices.

Leur travail est incroyable et on peut ressentir tout l'amour qu'elle y porte.

Le Yonifest, c'est leur bébé. Un magnifique bébé qui grandira et évoluera au fil des années.



bottom of page