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Fanny Mathieu

Le plus présent, c'est mon père



Nous fêtons ce dimanche la présence de nos pères dans nos vies. Ces hommes aux multiples personnalités qui ont bâti notre quotidien. Qu’il ait été présent ou non, à la maison ou à donner son temps au travail pour subvenir à sa famille, son importance est souvent mise de côté. Trop souvent dans l’ombre de la puissante mère du troupeau familial. Il est vrai que leur rôle est différent, peu importe la manière dont nous définissons ce rôle. Mais sans lui, pas de nous. Une partie de notre personnalité, de notre physique, de notre relation avec le monde et nos perceptions des hommes lui est dû… en partie. Car évidemment, nous ne sommes pas que le résultat de notre génétique et nous avons la liberté de nous départir des morceaux d’héritage qui ne nous conviennent pas vraiment.


En ce moment, circule beaucoup d’article sur la montée élogieuse des pères à la maison. J’applaudis beaucoup ceux-ci, ainsi que les autres voués à leur travail. Chacun sa façon d’exprimer sa présence. Messieurs qui décidez de consacrer plus de temps à vos enfants, vous permettez une belle évolution de conscience à la société. Vous permettez aux femmes d’apprendre à déléguer un peu de pouvoir, celui qui leur a été longtemps été dû. C’est normal encore que nous ayons une charge mentale plus vaste. La maison, c’est notre terrain depuis plusieurs siècles et il est difficile de laisser entrer d’autres personnes dans son cercle. Nous avons aussi à apprendre à lâcher-prise. Nous sommes les seules responsables de notre propre charge. Et les hommes doivent de leur côté apprendre à faire confiance à leur côté féminin. Ce n’est pas évident pour eux et il serait malvenu de leur en vouloir. De plus, chaque rôle est différent et nous avons tous une manière unique de faire le ménage ou de s’occuper des enfants. D’où la notion d’abandon. Les pères ont leur façon tout comme les mères. Et selon les personnalités. Généralement, les pères vont aider les enfants à se percevoir dans la réalité physique, à exprimer leur côté dynamique et leur sociabilité. Et c’est très bien comme ça!


J'admire aussi les pères qui sont là durant l’accouchement. Qui accompagne leur femme durant ce passage si particulier et incroyablement intense. Mais il faut aussi respecter ces pères qui ne sont pas là pour des raisons personnelles. Certains sont mal à l’aise, se sentent inutiles ou n’ont pas la force d’affronter cette situation. On doit les respecter dans leur sentiment. Bien qu’il y ait toujours une façon de travailler avec le père à ce niveau durant les rencontres prénatales, son choix est important et doit être accueillis. De plus, la femme étant très sensible à son environnement durant l’accouchement, il vaut mieux éviter la présence d’une personne très anxieuse autour d’elle. Le stress est contagieux! Ces pères ont beaucoup d’amour a donné et ils aiment leur femme. Mais la puissance qui se dégage dans la mise à naître est tellement grande qu’elle les dépasse et les effraie. Un pas à la fois. C’est déjà une belle avancée que de plus en plus de pères assistent à la naissance de leur enfant.


Témoignage

Mon père, c’est celui qui a voué son quotidien à son travail pour sa famille. Pour supporter ma mère dans son projet d’éducation et son choix de rester à la maison. Un homme, qui autrefois, avait des passions pour des métiers plus appétissants pour son cœur, mais qui par choix d’un autre chemin, a préféré mettre ceux-ci au grenier. Au début, pour des raisons personnelles, puis plus tard, pour que sa famille puisse jouir d’une vie agréable. Malgré tout, je vois encore en lui parfois l’étincelle de ses hobbys, notamment lorsque ses mains rencontrent le bout d’un bâton ou d’une balle. Ce n’est pas un homme qui fut autant présent que ma mère. Son travail était son principal lieu. J’aurais peut-être préféré le contraire. J’aurais peut-être aimé partager davantage de loisirs avec lui. Mais je sais que le peu qu’il nous accordait en jeux était sincère. Que le reste du temps, c’était pour notre bien. Qu’il nous aime profondément et que sa façon de le démontrer c’est par le matériel, par l’assurance d’un toit et tout ce qui vient ensemble. Ce n’est pas un homme de grandes discussions émotionnelles non plus. C’est un être réservé, en contrôle, fort, courageux, généreux, responsable, minutieux. Vulnérable aussi, même s’il essaie de d’afficher le contraire. Et lorsqu’il laisse sa carapace s’ouvrir, je vois son autre côté. Sociable, rieur, avec un humour que j’adore, sensible, passionné par différents sujets, parfois anxieux, un père attendrissant. J’aime ces moments-là aussi bien que sa carapace dans laquelle il se recluse pour se protéger. J’aime quand l’alcool coule et que je le vois danser. J’aime pouvoir discuter avec lui, de débattre, de savoir que je suis proche de mon père malgré la distance froide de nos deux carapaces confrontées l’un à l’autre. J’aime mon père pour tout ce qu’il est. Même nos disputes de cochons capricieux. Je serai toujours reconnaissante pour le sacrifice qu’il a fait pour nous. J’espère que plus tard sa retraite lui permettra de renouer avec ses anciennes passions et qu’il puisse enseigner à mes futurs enfants les rudiments de certains sports.

Mon père, c’est le plus généreux. Et je l’aime beaucoup.

Bonne fête des pères!

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